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L’Eglise Saint-Michel

L’église Saint-Michel est située près du château de l’Empéri, à l’intérieur de l’enceinte médiévale de la cité salonaise. Ce monument, dit de style « transitoire » entre l’art roman et le gothique provençal, apparaît dès le début du XIIIème siècle aux côtés des églises Saint-Laurent et Sainte-Marie.

En 1241, l’archevêque d’Arles Jean Baussan y fait la promesse de ne pas aliéner le château de Salon. Ce serait là une des premières mentions du monument. Plus tard en 1293, un article des statuts de Salon interdisant de tirer à l’arc et à l’arbalète dans l’enceinte de la ville, mentionne également les églises Saint-Michel et Saint-Laurent. L’évêque Raymond de Mazan y aurait été sacré par l’archevêque d’Arles Bernard de Languissel en 1280.

Après la disparition de l’église Sainte-Marie vers le milieu du XIVème siècle, et jusqu’au début du XVème siècle, l’église Saint-Michel semble prendre beaucoup plus d’importance. Au cours de cette période, Saint-Laurent, qui se trouve extramuros, est en pleine reconstruction. Saint-Michel, qui est alors la seule église intramuros, bénéficie d’une nette augmentation des testaments en sa faveur.

Pourtant, jusqu’à la fin du XVIIème siècle ses desservants seront nommés par ceux de Saint-Laurent. A priori, ses prêtres devaient probablement vivre sur place, car dès le XIVème, le sanctuaire était appelé « le cloître neuf ».

Entre 1791 et 1796, l’église restera fermée. Vendue comme bien national, elle est achetée, le 28 Germinal de l’an III de la République, en même temps que la Collégiale. Un groupe de six citoyens s’en rend acquéreur pour le compte de la commune. Leur but était certainement d’attendre le moment où ces édifices retrouveraient leur fonction d’origine.

Au cours de sa longue existence, ce bâtiment a été plusieurs fois l’objet de travaux de remises en état et d’aménagements. La toiture et le dallage furent à maintes reprises retouchés. Lors du tremblement de terre qui secoua le pays salonais en 1909, la tour dite de « l’horloge universelle« , fut fortement ébranlée, et dut être refaite.

Si nous connaissons l’histoire de ce monument, du moins dans les grandes lignes, l’origine de sa construction est encore une énigme de nos jours. Grace à une étude monographique et architecturale, réalisée en 1992 par une archéologue, Nathalie Molina, nous avons une idée plus précise du déroulement chronologique de sa construction.

Ce travail démontre que l’église a été édifiée en plusieurs phases et qu’elle a subi ensuite quelques transformations. Elle est un exemple typique de l’architecture gothique provençal. Il semble que les travaux aient débuté, dans un premier temps, par la construction de la façade avec son portail et des trois premières travées. En ce qui concerne le portail, l’étude met en doute, l’hypothèse d’un remploi du tympan.

La quatrième travée aurait été construite au cours de l’étape suivante. Suivie au dernier stade par l’élévation de l’abside au milieu du XIIIème siècle, mais cette datation reste incertaine.

La tour octogonale et le clocher à arcades paraissent appartenir à la même campagne de travaux que l’abside. Il n’est pas possible de se prononcer de façon certaine sur la raison d’être de cette tour. Elle pourrait avoir eu pour usage de permettre aux dignitaires de l’église d’accéder à la toiture, afin de pouvoir l’inspecter. Or, il semble que son escalier n’ait été construit qu’après 1423.

La pièce qui tient lieu de « transept » et les deux chapelles du côté sud, sont postérieures à la construction de la nef et de l’abside. De même, ce n’est qu’après 1427 qu’intervient la construction de la tour de l’horloge et de son clocher, au sud de la première travée, près du portail principal. Il semble également que la porte latérale, récemment rouverte, avait été murée entre 1672 et 1677, peut-être pour l’installation de l’autel et du retable du « Purgatoire ».

L’autel principal et son retable sont ceux de l’ancienne chapelle des religieuses Ursulines, ils ont été installés dans l’église pendant la période révolutionnaire. C’est en 1865, que la tribune de l’orgue fut installée au-dessus de la porte principale.

La plupart des objets, tableaux et sculptures conservés dans le sanctuaire sont inscrits ou classés au titre des Monuments Historiques.

Le monument, lui-même, est pour Nathalie Molina un exemple typique de l’architecture gothique provençal. Il a été classé en totalité le 27 Juin 1983.