L’Hôtel de Ville actuel est relativement récent, puisqu’il a été construit au XVIIème siècle, mais le besoin d’une maison commune se fait sentir dès les débuts de l’organisation municipale.
La liberté de s’assembler, première revendication des habitants, est contestée par l’archevêque d’Arles, Seigneur de Salon ; elle leur est finalement accordée par le pape Benoit XIII en 1404. C’est ainsi que les Salonais obtiennent le droit d’élire leurs conseillers, au nombre de douze, dont deux maires-consuls, deux autres étant cependant nommés par l’archevêque.
Au Moyen Age, les assemblées municipales se tiennent soit dans l’église St Michel, soit dans la maison commune qui aurait été place de l’Ormeau.
Au début du XVIIème siècle, la maison de ville est située dans une impasse près de la porte du Bourg Neuf, contre le rempart. Mais, étroite et vétuste, elle nécessite un agrandissement, décidé par le Conseil en 1654. La première pierre du nouvel édifice est posée le 19 avril 1655 par Pol de Grignan, alors premier consul de Salon. La façade principale qui a nécessité d’abattre une partie du rempart, s’ouvre sur l’extérieur, tournant le dos à la vieille ville.
La nouvelle maison commune est en pierres dorées, extraites de la carrière de la Valentine, qui contrastent avec le calcaire d’Orgon, blanc, des sculptures ornementales. C’est un monument de pur style classique, flanqué de deux échauguettes à la fonction purement décorative et couronné d’une élégante balustrade.
Les fenêtres du premier étage sont surmontées de frontons sobres, tandis que celles du rez-de-chaussée sont ornées de moulures et d’écussons ou de coquilles. La fenêtre centrale, dont le balcon rappelle la balustrade du toit, est encadrée de deux statues de femmes, allégories de la Prudence et de la Tempérance.
Elle est surmontée de deux amours et d’un écusson où figuraient à l’origine les armes royales. Elles seront remplacées à la Révolution par l’inscription « La Loi », puis, au XIXème siècle par le léopard des armoiries données à Salon par Charles IX en 1564 qui figurent également sur la magnifique porte d’entrée en noyer.
enL’Hôtel de Ville connaît plusieurs grandes restaurations aux XVIIIème et XIXème siècles, et, bien sûr, après le tremblement de terre de 1909 qui avait détruit les balustres.
Plus récemment, un agrandissement est entrepris dans les années 75-87 : les immeubles contigus sont rachetés et reliés à la mairie, ce qui explique sa configuration un peu complexe, mais a permis à l’administration municipale de rester en centre-ville et dans l’édifice de ses prédécesseurs.
Dans le hall d’entrée, on aperçoit d’abord une plaque commémorative aux morts de la guerre de 14-18, due au sculpteur Raymond Garnier, puis une maquette du mémorial Jean Moulin de Courbier.
On accède aux étages par un escalier monumental en orme dont la montée est ponctuée de diverses œuvres : le buste d’Adam de Craponne, par Abrard ; la copie de la vierge noire du Bourg Neuf, le vitrail cadeau de Wertheim, et « Nostradamus » de Carmelo de la Furente, offert par Aranda de Duero.
Dans la salle Rostang de Cabre, (du nom de l’archevêque qui donna à la ville ses statuts en 1293) se trouve une plaque commémorative apposée après le choléra de 1885 et « destinée à rendre hommage au dévouement des membres du comité de secours aux cholériques et à servir d’enseignement aux générations futures ».