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La statue Adam de Craponne

C’est par la délibération du 27 octobre 1850 que le Conseil Municipal décide de faire élever une statue à Adam de Craponne. Une souscription est ouverte dans tout le département et de nombreuses communes des environs s’y associent.

Un concours, organisé pour la sélection d’un artiste, permet finalement au sculpteur Ramus d’être retenu, et un arrêté préfectoral le désigne officiellement le 8 septembre 1852.

Le choix de l’emplacement soulève toutefois de nombreuses discussions : le Conseil municipal se prononce pour la place de l’Hôtel de Ville, et le préfet (qui tenait à la Place des Arbres, aujourd’hui Place Crousillat), finit par se laisser fléchir.

L’inauguration a lieu le 22 octobre 1854, lors d’une grande fête placée sous le signe de l’agriculture, sous le mandat de Fidèle Reynaud. Mais la municipalité de Salon tarde à tenir sa promesse d’inscrire sur le socle le nom des vingt communes qui ont contribué au financement du monument, et le préfet la rappelle à l’ordre, en 1859. Il envisage même d’inscrire ces noms à la place du quatrain « en patois » !

Ce poème en provençal est dû à Palamède Tronc de Codolet, poète salonais du XVIIème siècle (et non à Crousillat qui composa pour l’inauguration un poème beaucoup plus long, publié dans « La Bresco »).

Voici le quatrain de Codolet :

« Abrado dé la sé, néquerido pécaïre,

Seloun vezié passi soun maïgré terradou

Crapouno soun enfan li fagué trait de païre

Li larguet d’aïge a soun sadou ».

Ce qui signifie :

« Brûlée et anéantie par la soif, peuchère,

Salon voyait son maigre terroir se faner.

Craponne son enfant lui tint lieu de père

et lui donna de l’eau à satiété ».